Bonne journée les filles!
Un peu en retrait ces derniers temps mais pas un moral au top.
Même si nous n'avons pas été directement ou indirectement touchés par les horreurs du 13 novembre, elles m'ont atteinte de manière inexplicable.
Le hasard a fait qu'on était à Paris ce soir-là, WE programmé depuis longtemps pour montrer la Tour Eiffel à Camille. Le hasard a fait que vendredi soir, arrivés plus tôt que prévu et pour ne pas déranger notre copain-logeur qui bosse en télétravail, nous nous sommes baladés en voiture dans Paris (Ludo pensait que ce serait plus rapide en voiture qu'en métro de faire porte d'Italie - Sacré Cœur... Ce qui est n'est pas tout à fait vrai!) et pour couper au plus court, on est passé par Nation et République. On a vu qu'il y avait du monde, on s'est même dit qu'il faisait exceptionnellement beau, qu'on avait de la chance et que les gens aussi en profitaient. On est passé vers 18h30 devant le Bataclan... Avoir été si proche d'eux, si proche des lieux à un instant T et en même temps si loin car on logeait à Kremlin. On était en train de manger et les portables ont commencé à bipper: notifications, SMS,... On n'a pas compris tout de suite. Je lis "Paris, 18 morts..." et je m'imagine un incendie, une explosions de gaz,... un horrible truc banal. Et les SMS "Vous êtes en sécurité?", "On pense à vous!". On était à mille lieues de comprendre ce qui se passait à 20km de nous :-(
Les enfants ont paniqués, difficiles à rassurer, difficiles à coucher... Perso, je n'ai pas fermé l’œil de la nuit. J'entendais les sirènes au loin, les hélicoptères qui faisaient des rotation.
Le lendemain en début d'après-midi, on est rentré groggy à la maison comme si on avait pris une cuite, l'estomac à l'envers, la boule dans la gorge... Et depuis, je n'arrête pas de ressasser tout ça, d'essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, de comprendre ce qu'il se passe dans la tête de jeunes gens qui perdent toute humanité... Je suis triste du deuil qu'on impose à toutes ces familles. Je connais ce sentiment de vide absolu que fait la perte d'un proche qui part comme ça, sans préavis, la perte d'un proche qu'on ne peut même pas revoir une dernière fois... Pour moi, ça fait 19 ans et égoïstement, ce drame résonne en moi et fait ressurgir cette douleur indescriptible qui m'a tenaillé pendant de longs mois, de longues années,...
A cela, d'autres futilités, des déceptions, une envie de tout plaquer, d'envoyer balader les cons,...
Voilà, pas le moral...
Bisous à toutes <3<3
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